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Plusieurs pays d’Europe ont autorisé la réouverture de certains commerces, avec comme condition le respect de normes sanitaires importantes telles que : nombre limité de clients dans le magasin simultanément, distanciation sociale, port du masque obligatoire pour le personnel, pose de plaques en plexiglas en caisse. De nombreux commerces doivent proposer du gel hydroalcoolique à l’entrée des magasins.

Dans le cas des enseignes de l’équipement de la personne, les cabines d’essayage doivent également mettre du gel hydroalcoolique à disposition des clients, les cabines sont désinfectées après chaque utilisation et les vêtements sont replacés dans l’assortiment du magasin un jour après l’essayage.

C’est dans ces conditions que l’Allemagne a autorisé la réouverture de la plupart des commerces d'une surface inférieure à 800 mètres carrés depuis le lundi 20 avril, tandis que les coiffeurs pourront rouvrir le 4 mai. Les magasins qui ont rouvert reportent cependant sur la première semaine des chiffres de vente très bas pour le moment, de l’ordre de - 70 % à - 90 % par rapport à la même semaine de l’année 2019. La première semaine de réouverture, moins de 50 % des commerces dans les centres commerciaux étaient ouverts car tous ne sont pas équipés pour assurer la sécurité des employés et des clients ou manquent de personnel. La plupart des centres commerciaux acceptent d’ouvrir sur des amplitudes horaires réduites entre 10 h – 18 h ou 11 h – 17 h.

Les lieux culturels, les bars, les restaurants (sauf livraisons), les aires de jeux et les terrains de sport restent fermés pour le moment. Les grands rassemblements de type concerts et compétitions sportives, resteront interdits au moins jusqu’au 31 août.

En Autriche, les commerces de moins de 400 m² ainsi que les parcs et les jardins ont rouvert leurs portes depuis le 14 avril. Les centres commerciaux, les coiffeurs et les grands magasins pourront quant à eux rouvrir le 1er mai, puis les hôtels et les restaurants suivront mi-mai. Comme pour l’Allemagne, les ventes des magasins depuis la réouverture sont très en dessous des chiffres habituels, tout comme les fréquentations. Les enseignes communiquent sur des ventes inférieures de 40 à 60 % lors des premiers jours de la réouverture par rapport à la même période N-1.

En Suisse, certains commerces ont rouvert le lundi 27 avril, il s’agit des coiffeurs, physiothérapeutes, médecins, salons de massage, fleuristes, jardineries, ainsi que les crèches.

Au Danemark, les salons de coiffure, les instituts de beauté, les tatoueurs et les auto-écoles ont aussi pu reprendre leurs activités depuis le 20 avril. Mais les bars, restaurants et centres commerciaux restent clos et les rassemblements de plus de 10 personnes ne sont toujours pas autorisés.

La Slovaquie a lancé la phase I de son déconfinement le 22 avril avec la réouverture des magasins d’une surface de vente maximale de 300 m² ainsi que la plupart des entreprises de services, les marchés en plein air, les concessionnaires automobiles et les terrains de sport. Les salons de coiffure ou les salons de beauté pourront a priori rouvrir début mai en phase II, puis les magasins de moins 1.000 m² mi-mai et enfin les écoles, les centres commerciaux, les espaces de divertissement et de sport pourront normalement rouvrir en phase IV, début juin.

Le gouvernement de République Tchèque a, pour sa part, décidé d’accélérer le calendrier de réouverture des commerces et autres services et établissements. Lundi 27 avril, les commerces d’une surface inférieure à 2.500 m² ont pu rouvrir leurs portes à condition de posséder une entrée indépendante et qu’ils ne se trouvent pas dans un centre commercial.

Les bars et restaurants possédant une terrasse, les musées et galeries, châteaux ou encore les salons de coiffure devraient pouvoir rouvrir le 11 mai, tandis que les restaurants et l’ensemble des institutions culturelles devraient pouvoir reprendre une activité normale le 25 mai.

Aux Pays-Bas, les magasins ne sont pas concernés par les mesures de confinement et de fermeture obligatoires imposées, même chose en Pologne pour les magasins de centre-ville (les centres commerciaux eux restent fermés). Ceux-ci ont ainsi pu rester ouverts pendant le pic de l’épidémie à partir du moment où les consignes sanitaires étaient respectées (bien que dans les faits la plupart des enseignes ont fermé faute de clientèle).

En Italie, les secteurs où le risque de contagion est faible, comme l'industrie ou les commerces de gros, pourront être autorisés à rouvrir dès le 4 mai. Les commerces de détail reprendront leurs activités le 11 mai et les bars et restaurants le 18 mai, sous de strictes conditions. Les écoles resteront fermées jusqu’en septembre.

Dans le reste du monde, Israël a rouvert ce dimanche tous les commerces, à l’exception des centres commerciaux. L’Arabie saoudite a partiellement allégé son confinement. Il sera assoupli de 9 h à 17 h et les centres commerciaux et commerces de détail seront autorisés à rouvrir à partir 13 mai. Seules certaines zones, dont La Mecque, resteront soumises à un confinement total.

Alors que les annonces de déconfinement et de réouverture des magasins se multiplient en Europe, les chiffres du secteur retail en Chine où l’épidémie a atteint son paroxysme en janvier et en février constituent un indicateur de ce que pourrait être la reprise du secteur en Europe. 90 % des magasins et 80 % des restaurants ont effectivement rouvert début avril dans le pays. Là-bas, les ventes du secteur retail ont baissé de 20 % dans l’ensemble en janvier et en février par rapport à l’an dernier. Les ventes ont même été inférieures de 30 % à 70 % sur l’ensemble du 1er trimestre 2020 pour 60 % des centres commerciaux du pays.

Les ventes du groupe H&M ont notamment baissé de  63 % au plus fort de la crise, avec un minimum à - 89 % en semaine 7 et -84 % sur l’ensemble du mois de février, Decathlon a vu ses ventes baisser de 60 % et Adidas de 80 %.

La situation n’est cependant pas revenue à la normale avec la réouverture des magasins. Dans les premières semaines du déconfinement à Shanghai fin-mars, le trafic des centres commerciaux était en effet en baisse de 50 % par rapport à l’année précédente, les ventes du groupe H&M étaient quant à elles, en baisse de 79 % en semaine 10 (2-8 mars) alors que 89 % des magasins avaient rouvert.

Du point de vue de la relation bailleurs / preneurs en dehors de France, très peu de bailleurs ont annoncé l’annulation totale des loyers sur la période de fermeture, en dehors d’Ikano (Ikea) ou de Value Retail. Et les enseignes relèvent la difficulté impliquée par des mesures gouvernementales pour négocier comme par exemple en Italie où 60 % de crédits d’impôts sont concédés à une partie des enseignes par le gouvernement limitant les discussions avec les bailleurs ;

En Espagne, où la fin du confinement était initialement prévue pour le 15 avril et a été repoussé au 9 mai, le gouvernement a émis dans un premier décret royal en date du 21 avril permettant aux locataires indépendants ainsi qu’aux PME d’étaler le paiement du loyer sur 24 mois pour la durée de la fermeture et a décidé de laisser les « gros » locataires ainsi que les propriétaires négocier directement entre eux afin de gérer leur relation contractuelle.

Procos, présent en Espagne avec son département Eurelia qui regroupe 45 enseignes sur la péninsule ibérique, a décidé afin d’accompagner et d’aider ses enseignes adhérentes dans la traversée de cette crise sans précédent, de s’unir à d’autres associations du commerce espagnol (ANCECO, AMICCA, ACOTEX et COMERTIA). L’action principale conjointe repose sur le fait de faire entendre aux propriétaires mais surtout aux pouvoirs publics la situation extraordinaire dans laquelle se trouvent les enseignes, de l’urgence à agir pour le maintien des commerces et des emplois.

La situation en Espagne est tout aussi difficile qu’elle peut l’être en France. Déclaré le 14 mars, l’état d’urgence s’est accompagné de la fermeture de tous les commerces (hors alimentaires et biens de première nécessité) sur l’ensemble du territoire.

Depuis, à l’instar de la France, s’est engagé un long bras de fer avec les propriétaires afin d’annuler les loyers pendant la période de fermeture et renégocier les contrats lors de la réouverture.

Le premier communiqué du groupement d’associations dont Eurelia fait partie réclamait la condamnation des loyers et des charges pour toute la durée de fermeture des magasins.

L’ensemble des enseignes et des associations estiment que ce décret royal en date du 21 avril n’est pas satisfaisant car il laisse tout le pouvoir de négociation aux propriétaires et ne protège pas les enseignes qui se retrouvent toutes en grande difficulté.

Les enseignes attendent bien plus qu’un moratoire sur le commerce.

Parmi leurs dernières demandes :

-     l’étalement du paiement des loyers et non l’annulation va provoquer la fermeture de nombreux magasins et la destruction de milliers d’emplois.

-     L’annulation des loyers pour toute la durée de fermeture ainsi que l’adaptation progressive lors de la réouverture qui nous le savons sera très lente.

-     La non-application des garanties bancaires

-     une plus grande flexibilité des conditions de travail lors de la réouverture (maintien du chômage partiel, horaires flexibles…)

-     Sur le long terme, une révision de la relation et des contrats entre bailleurs et locataires afin de l’adapter au nouvel environnement du commerce.

L’ensemble de ces revendications sont portées par tout le secteur du commerce de détail en Espagne, tant l’avenir du secteur et celui de nombreux acteurs est en jeu.